ALIEN LOVE

  • Exposition
    "ALIEN LOVE "
    du vendredi 30 septembre 2022 au samedi 5 novembre 2022
    Galerie XII Paris

    Galerie XII Paris est heureuse d’annoncer la première exposition à Paris du projet "Alien Love" par Sacha Goldberger, du 30 septembre au 5 novembre. Après le succès de ses séries iconiques à l’instar de "Mamika" ou "Super Flemish", l’exposition sera concentrée sur ses séries les plus récentes : "Extra Not So Terrestre" et "I Want to Believe", initiées en 2020.

    Les normaux m’effraient, ils tolèrent la réalité. La dinguerie de Sacha Goldberger m’apaise. Il conteste au réel le droit d’avoir le dernier mot. En apparence, Sacha est photographe. En vrai, il est contre la vie dépoétisée. Contre toutes les formes perfides de limitations. Contre l’impoésie. Contre la non introduction de la liberté dans les champs visuels.
    Alors cela donne des photographies hallucinées qui ont le grain du réel, l’odeur des vrais motels, la nonchalance des véritables extra-terrestres en goguette. La matière qu’il scrute est malaxée pour « donner l’impression » que sa fiction a plus de réalité que sa boulangère. Il s’obstine à filouter notre œil, à le berner gentiment pour qu’il finisse par se dire « hey, you guy, i know we are in the real fifties ». Ça n’a pas l’air d’un film de cette époque, ça a l’air du réel d’époque qui rêverait d’inspirer des films. On se faufile dans un improbable possible. Les flics sont hybrides de cinoche et de « real cops ». Est-on déjà dans le dessin ? Quasiment, puisque la vie est un dessin réussi. À chaque cliché, on découvre une photo qui n’est pas de la photo, un dessin qui n’en est pas un, un film non tourné, des gens qui ont pour seule réalité celle d’habiter son cerveau. Son Roswell est donc un vrai E.T., un mythe en chair qui se dandine sur le plancher.
    Pourquoi ça me touche le cœur ? Parce que j’asphyxie dans l’excès de réalité. Comme vous sans doute, je suis à la peine dans un monde qui refuse obstinément d’intégrer assez de poésie pour devenir respirable. Alors, quand un athlète du beau se met en quatre pour gommer l’imbécile frontière songe- réalité, j’ai envie de l’embrasser. Quand il congédie la morneté du réel pour l’acoquiner avec le songe, je me dis que Goldberger est un bienfaisant, un de ces hommes qui soulagent les pauvres humains emprisonnés dans la platitude.
    Sa lumière murmure aussi que nous ne sommes pas obligés de subir celle du métro, du bar-tabac du coin ou de votre belle-mère qui assaisonne son intérieur de néons. On a le droit de se prélasser dans la beauté épatante, d’ondoyer dans la nostalgie radieuse des fifties. Voilà, c’est dit. Cet insoumis-né a raison de se poiler si joliment, de s’échapper du fade et prendre au sérieux Roswell ! Au diable les normaux et les obéissants !

    - Alexandre Jardin

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